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La réforme des retraites à l’ambition de réguler les failles du système actuel. Le nombre de trimestres à valider a été rallongé et l’âge de départ légal a été reculé. Mais après réflexion, la situation des femmes est encore à revoir. Elles sont nombreuses à travailler au-delà de l’âge de départ légal afin de bénéficier d’un taux plein. Or, ces efforts se heurtent parfois à l’effet de neutralisation. Ce dimanche 26 février, Olivier Dussopt, ministre du Travail, a donc mentionné que ces femmes-là allaient percevoir une surcote.
Réformes des retraites : un nouveau taux de la surcote est envisagé
Ce mardi 28 février, le Sénat va examiner la réforme des retraites. Or, Olivier Dussopt, ministre du Travail, a expliqué que ce texte présentait encore quelques imperfections.
« Dans le texte, le chantier que nous avons à améliorer et à poursuivre concerne la situation des femmes qui, ayant eu des enfants, arrivent à l’âge de la retraite […] avec des trimestres validés au titre de la maternité ».
Ces derniers sont donc susceptibles de se heurter à l’ « effet de neutralisation ». Ces efforts pourraient donc être « perdus » à cause du relèvement de l’âge de départ à la retraite.
Face à cette difficulté, le gouvernement a promis qu’il allait « trouver une solution ». Il peut être question de « se dire qu’à partir d’un certain âge, si vous n’avez pas atteint l’âge d’ouverture des droits […] mais que votre carrière est déjà complète, les trimestres que vous continuez à faire donnent lieu à une surcote ».
Pour l’instant, le taux de cette surcote n’a pas encore été précisé. Cela dit, le gouvernement s’est toujours montré « ouvert » aux suggestions des Républicains sur la réforme des retraites.
Aussi, Bruno Retallieau, à la tête du groupe Les Républicains à la chambre haute, a émis son opinion sur le sujet. En clair, dans les colonnes du Parisien, il propose une « surcote de 5 % pour les mères de famille qui auraient atteint à la fois une carrière complète et l’âge légal, soit un départ anticipé à 63 ans ».
Olivier Dussopt est du même avis.
« Nous sommes d’accord et ouverts », a-t-il dit ce dimanche sur BFMTV.
Selon lui, « avoir des âges de départ différenciés entre les femmes et les hommes, ce n’est pas très juste ».
Le gouvernement est ferme sur l’âge de la décote
Selon le gouvernement, maintenir l’âge de la décote à 67 ans est censé rendre service aux femmes.
« C’est important parce qu’il y a notamment beaucoup de femmes qui n’ont pas pu avoir tous leurs trimestres et qui, en travaillant jusqu’à 67 ans aujourd’hui, n’ont pas de décote sur leur retraite, et cet âge restera le même, 67 ans demain », a expliqué la Première ministre, Élisabeth Borne, ce 14 janvier sur France Inter.
Près de 19 % des femmes patientent jusqu’à 67 ans afin de toucher une retraite « à taux plein ». Pourtant, arrivées à cet âge-là, plusieurs retraitées n’arrivent toujours pas à compléter le nombre de trimestres validés. Par conséquent, le montant de sa pension de retraite diminue.
En général, les femmes présentent des carrières hachées. Atteindre une carrière complète est difficile pour elles. Cela est par exemple dû aux congés parentaux.
Aujourd’hui, les carrières des femmes s’allongent, mais elles demeurent relativement courtes comparées à celles des hommes. Le report de l’âge légal de départ en retraite ne changerait pas grand-chose. Ainsi, la surcote proposée ci-dessous pourrait atténuer la situation.
La réforme des retraites pourrait aggraver la situation des femmes
Les salariés redoutent leur situation une fois à la retraite. La raison est donnée par la chercheuse Christiane Marty.
« L’appauvrissement des retraités, c’est sérieux. Le système laisse de côté un tas de gens, la précarisation des emplois fait que de plus en plus de personnes n’auront pas assez de droits à la retraite pour avoir une pension suffisante », explique-t-elle.
Mais d’après elle, la situation des femmes est particulièrement rude.
« Pour les femmes, il faut inclure les inégalités issues du marché du travail, mais le calcul de la pension lui-même défavorise les carrières courtes, car il a été conçu en 1945 à une époque où c’est l’homme qui travaillait et qui ouvrait des droits pour sa femme. C’était le modèle qui a servi de calcul au régime général, mais ce modèle n’est pas adapté aux carrières de femmes, et devient inadapté aussi au regard de l’évolution actuelle », a-t-elle continué.
Malheureusement, la réforme des retraites pourrait empirer cette situation.
« La durée de cotisation requise va passer à 43 annuités. Or, les durées de carrière réalisées sont en train de diminuer. L’écart se creuse donc entre ce qui est exigé et ce qui est réalisable, ce que permet l’état du marché du travail compte tenu de la préconisation en cours ! », a-t-elle complété.
Les syndicats ont toujours clamé leur opposition face à la réforme des retraites. Ils ont lancé un appel pour le 7 mars prochain, afin de mettre la France à « l’arrêt ».
Source : Ouest-France