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L’eau, cet élément chimique indispensable à la vie sur Terre, est également un des plus gros vecteurs de maladies ou de destruction. Notamment par les catastrophes naturelles ou par la transition de maladies telle que le choléra. En effet, cette dernière contamine les eaux et par la diarrhée qu’elle provoque amène à la déshydrations rapide du sujet. L’eau potable est donc une composante indispensable à la survie d’une population.
Aujourd’hui, la France se retrouve dans une situation problématique. En effet, des résidus d’un fongicide interdit depuis 2020 en France se rencontrent dans des quantités non autorisées dans l’eau potable. Plus précisément, il s’agit de métabolites du chlorothalonil. Globalement, c’est via la dégradation du Chlorothalonil dans l’environnement que ces métabolites apparaissent. En outre, avec cette nouvelle controverse, la conscience que l’intégralité des polluants rejetés dans l’eau finis tôt ou tard par revenir dans nos consommations d’eau potable.
L’eau potable menacée
Malgré l’interdiction depuis 2020 par le gouvernement français du Chlorothalonil, celui-ci reste encore retrouvé dans notre eau potable. Utilisé depuis les années 70 dans l’agriculture, il reste le pesticide le plus utilisé du monde. Néanmoins, il se révèle interdit par l’union européenne en 2019, puisqu’il serait cancérigène. « Il est impossible à ce jour d’établir que la présence de métabolites du chlorothalonil dans les eaux souterraines n’aura pas d’effets nocifs sur la santé humaine ni d’effets inacceptables sur lesdites eaux ».
Tous les trois ans, le laboratoire d’hydrologie de l’agence nationale de sécurité sanitaire, autrement appelé ANSES mène des inspections dans l’ensemble des départements français dans le cadre d’un contrôle de la qualité de l’eau. Or, il se trouve que cette fois-ci : « Sur les 157 molécules recherchées, 89 ont été quantifiées au moins une fois », annonce l’Anses. « Les fréquences de quantification sont assez semblables entre eaux brutes/eaux traitées. Et entre eaux souterraines/eaux superficielles ». Autrement dit, la substance est présente de la même manière dans toutes les phases du cycle de l’eau.
Un bilan à surveiller
Selon l’Anses : « Ces résultats attestent qu’en fonction de leurs propriétés, certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après l’interdiction de la substance active dont ils sont issus ». En effet, d’après Bruxelles, il s’avère « impossible à ce jour d’établir que la présence de métabolites du chlorothalonil dans les eaux souterraines n’aura pas d’effets nocifs sur la santé humaine ». Actuellement, la classification du Chlorothalonil s’inscrit dans la catégorie 1B. Ainsi, il demeure dans la catégorie des cancérigènes supposés.
Tragiquement, l’eau potable se retrouve impactée par des pratiques d’un autre temps. Étant donné que ce sont l’usage massif des pesticides durant les dernières décennies qui ont très largement contribué à la dégradation de la qualité de l’eau française.
Néanmoins, d’après Christophe Rosin, responsable travaillant au laboratoire d’hydrologie de l’agence nationale de sécurité sanitaire il reste inutile de céder à la panique. « Globalement, on a moins d’informations sur les effets des métabolites que sur ceux des molécules mères, ce qui induit ce principe de précaution. Ce sont des molécules qu’on ne cherchait pas, il y a trois ans ou quatre ans, donc on ne connaît pas le niveau de contamination des eaux ces dernières années [ni le degré d’exposition des consommateurs, ndlr]. Ce rapport ne constitue pas une alerte, c’est une photographie à l’instant T, il faut poursuivre la surveillance. ».
La pollution de l’eau potable au Chlordécone
Le scandale sanitaire ayant lieu aux Antilles demeure le scénario catastrophe de l’utilisation massive d’un pesticide, le Chlordécone. Cet insecticide a très largement été utilisé dans les plantations de bananes aux Antilles. Ainsi, d’après l’Anse : « C’est une substance toxique pour l’Homme. Des études toxicologiques sur modèle animal et des études épidémiologiques ont pu montrer des effets néfastes sur le système nerveux, la reproduction, le système hormonal et le fonctionnement de certains organes ». De surcroit, il a infiltré les sols et a rendu impropre à la consommation l’eau de ces départements français, forçant la population a systématiquement filtré son eau potable au charbon.
Le principal souci de cette pollution réside dans l’affinité de la substance à persister dans les sols. Effectivement, d’après l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) le chlordécone pourrait persister dans les sols entre quelques décennies et 600 ans. Seule l’érosion et le lessivage des sols permettront une dépollution « naturelle » des sols.
Source : 20minutes LeFigaro ArsMartinique